Avec les pas, dans la tête rêveuse

 

Sophie Poirier

Une marche où elle veut, comme va la pensée

Tout au long de la route, on lira des bribes de pensée, d’inspiration intime, inventée, ou à partir des discussions avec les artistes. Ces textes, affichés sur des murs préalablement choisis viendront ponctuer le parcours depuis le parc des Coteaux  jusqu’à la plage de Tarnos, sur la route de Bayonne ou les façades de la résidence Breuer.
Ils composeront une pensée marcheuse, rêveuse, poétique et politique.

La route, je la préfère en traverse.
Ça ne m’étonne pas de vous.

 

Extraits

Vous voyez, j’en prends ma part, je fais la marche collective.
Je n’hésiterai pas à vous interroger là-dessus, sur le sens des choses : à quoi ça sert ce qu’on fait ? est-ce qu’on le fait bien ? est-ce qu’on est là où il faut ? qui commence ? qu’est-ce qu’on poursuit ? quel est le but du jeu ?
Vous voyez, je vais vous demander des choses comme ça : pourquoi avancer ?
Vous préférez les allers-retours ? Vous préférez les boucles ? Vous préférez aller toujours plus loin ? C’est l’inconnu plus loin ? Et juste à côté ? Vous connaissez juste à côté ?

Nous marchons ensemble.
Avant, j’aurai écrit le mot marcher, l’action de la marche, d’être en marche, sans arrière-pensée. C’est embêtant le langage quand il est confisqué à ce point, marcher le verbe si beau de l’action poétique, voilà qu’il devient un verbe d’idéologie… Ça m’embête, pour écrire ce que j’avais à écrire, ça m’embête.

Avec les pas, dans la tête rêveuse par

Sophie Poirier

Sophie Poirier  (bordelaise, née en 1970) écrit.
Souvent, c’est en lien avec le fait de se promener (Une chambre à écrire), de déambuler (23 chroniques mensuelles dans le magazine Junkpage).
Elle collabore avec d’autres artistes, dont Olivier Crouzel (exposition Le Château-Livre ; installation sonore Le Signal).
Il y a aussi des récits : deux romans La libraire a aimé, Mon père n’est pas mort à Venise ; une nouvelle dans Causette ; des histoires inspirées des médiathèques Le lecteur dit, de ce qui se métamorphose Le temps du chantier.
En 2017-2018, elle est soutenue par Ecla pour un livre sur les libraires, et le chemin à faire pour les rencontrer.

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